Faire ses achats en ligne réduit les émissions de carbone par rapport aux achats en magasin.
Commander en ligne et recevoir son colis semble presque miraculeux quand on estime les besoins : l’e-logistique, la logistique, le transport, les routes planifiées, les délais, etc. L’e-commerce diminue, d’après une récente étude du MIT, jusqu’à 3 fois les émissions carbones comparé à l’achat en magasin. Le processus que nécessite une commande avant d’arriver à destination est complexe. Chaque amélioration peut améliorer sa compétitivité, réduire les frais, raccourcir les délais, mais aussi diminuer la quantité d’émission carbone. Notre comportement d’achat, lorsque nous achetons un produit sur un site e-commerce en ligne ou à un magasin (un point physique) et que nous nous rendons sur place, détermine en grande partie la quantité d’émission de CO2. Le mode de livraison, soit chez soi ou dans un point relais, influence aussi le taux carbone. Pourtant, il y a bien plus de facteurs en jeu. Un site, un site e-commerce ou un e-shop Intranet ont l’avantage d’offrir un accès 24/7, de vérifier la disponibilité du stock d’un produit, de bénéficier de réductions (coupons), etc. Certains de ces avantages se combinent lorsque nous visitons un site e-commerce pour voir la disponibilité du produit, mais que nous nous rendons au magasin pour l’acheter.
L’achat en magasin
Lors d’un achat en magasin, pratiquement ¾ des émissions de carbone sont émises durant le transport. Le 2ème émetteur d’émission est celui de la propriété pour environ 18%, c’est-à-dire le magasin, avec son chauffage, climatisation, éclairage, etc. Les retours clients et l’emballage comptent pour une plus petite part (7% pour les retours et 4% pour l’emballage). Prenons un cas concret pour analyser ces données. Nous naviguons sur le site e-commerce d’un grand magasin et découvrons un produit, puis un deuxième. Ils sont en stock dans le magasin. Je peux éventuellement l’acheter et aller le chercher en Click & Collect (ce qui se rapproche de l’e-commerce). Mais restons dans un scénario classique où je me rends au magasin pour voir les produits, puis les achète et les amène chez moi.
Dans ce cas, les produits que j’ai achetés ont été transportés, le plus souvent en cargo s’ils proviennent de l’étranger (ou les pièces qui ont été assemblées dans le pays), éventuellement en train, puis en camion. Ces transports sont en grande partie similaires au transport du e-commerce. Cependant, le magasin nécessite une location physique suffisamment proche pour que le client puisse s’y rendre.
L’infrastructure urbaine joue un rôle important dans les émissions carbone. Est-il facile de se rendre au centre (si le magasin est au centre et pas en périphérie) ? Les moyens de transport public sont-ils existants, sécurisés, agréables et l’énergie vient-elle de source renouvelable ? Aller à pied chercher son colis représente une baisse de 70% comparé à l’e-commerce. Mais cette situation n’est possible que pour certains magasins dans une ville bien aménagée, ou petite. Ou le client est aisé et habite dans un quartier privilégié. Bien sûr, le colis ne pourra pas être trop grand non plus. Aller en voiture électrique au magasin peut réduire de presque 40% ses émissions de CO2 lors d’un achat. Un véhicule hybride réduit pratiquement autant les émissions.
Ces cas représentent bien la complexité et notre comportement lors d’un achat en magasin. L’aménagement urbain, le type et la fréquence du magasin, le type de véhicule, ainsi que les transports publics peuvent vite déterminer le comportement des clients et leur quantité d’émission carbone.
Commander sur un site e-commerce ou un e-shop Intranet
Comparons ces données avec l’e-commerce. Lors d’un achat en ligne et d’une livraison à domicile, environ 45% des émissions sont dues à l’emballage. Le 2ème facteur est le retour client qui représente plus de 25%. Les émissions émises des entrepôts et du transport sont presque équivalentes : 15% pour la propriété et 13% pour le transport.
Pour l’exemple, vous naviguez sur un site e-commerce, choisissez deux produits que vous commandez et faites livrer chez vous. Dans ce cas, le fait d’avoir commandé plusieurs colis baisse de 30% les émissions carbones. Si une solution existait pour l’emballage, cela diminuerait de 36% en plus les émissions. Restreindre les retours représenterait 13% et une solution pour le dernier kilomètre diminuerait de 10% (dans l’hypothèse que vous récupériez votre colis au point relais). Dans cette situation, une fois votre achat fait, le fait de récupérer votre colis sur le chemin de votre retour apporte un bénéfice en termes de réduction carbone car on supprime un trajet. Mais de nouveau, cela est possible avec un aménagement de point relais distribué au centre-ville et en périphérie et sur les nœuds de transport.
L’e-commerce, l’urbanisme et l’énergie
Ces facteurs jouent un rôle important pour le futur de l’e-commerce et l’achat en magasin. Si le commerçant électrifie l’entièreté de ses processus (avec une alternance solaire – hydroélectrique par exemple), l’e-commerce devra électrifier également ses véhicules pour rester compétitif en émission carbone.
Un aménagement urbain performant, avec des solutions de nano-hubs à l’entrée des villes ainsi que des solutions de point relais pour le dernier kilomètre réduisent considérablement les émissions carbones également. Et ceci encore plus, si le client récupère ses colis sur le chemin de retour. Acheter plusieurs produits en même temps contribue aussi à l’impact sur le climat. La réalité augmentée en 3D semble réduire les retours clients, mais c’est une technologie récente et la solution parfaite manque encore pour l’emballage dans l’e-commerce.
L’e-commerce et l’achat en magasin dans un futur proche
Certains facteurs éclaircissent notre horizon. Le e-commerce est récent. L’électrification des véhicules (privés et commerciaux) l’est aussi. Le milieu est compétitif. Nous sommes beaucoup plus conscients de nos émissions carbones et de notre impact sur l’environnement. Cependant, certaines stratégies pour réduire nos émissions sont plus complexes. En effet, la répartition des grands magasins, le choix vaste sur les sites e-commerce, l’aménagement urbain, la logistique des nano-hubs en périphérie ainsi que le nombre et l’emplacement de points relais, l’électrification des véhicules, les nœuds de transports public et routiers, etc. sont autant de facteurs. Certains sont plus simples à implémenter, alors que d’autres nécessitent un planning urbain plus intense. La question de l’accès à l’énergie renouvelable, solaire, hydroélectrique et hydrogène reste un facteur des plus importants. Alors que les clients s’orientent vers des achats moins nombreux et plus durables, l’énergie jouera un rôle crucial dans les prochaines années.
E-commerce et émissions carbone